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À l’aide, mon parent est alcoolique !

Une souffrance quotidienne

Mon parent est alcoolique

Avoir quelqu'un qui est alcoolique dans sa famille, c'est une situation très douloureuse à vivre. Tu risques rapidement d'être confronté à des sentiments contradictoires. D'un côté, tu éprouves toujours de l'amour pour ton papa (ou ta maman), et tu as très envie de l'aider. Mais de l'autre, tu ne le (ou la) comprends pas et tu détestes quand il (ou elle) boit, parce que ce n'est plus la même personne. Son caractère change, l'alcool prend tout à coup une place importante dans sa vie, au point qu'il lui arrive d'oublier que tu existes. Sa dépendance peut aussi être une source de honte, qui peut te donner envie de prendre tes distances.

Et cela peut alors t'amener à te sentir coupable de ne pas réussir à l'aider alors qu'il (ou elle) aurait clairement bien besoin d'un coup de main. Tu peux aussi choisir de plutôt te taire, pour ne pas l'accabler, ou pour éviter tout conflit qui pourrait entraîner une réaction violente, ou encore par peur de voir ta famille se déchirer. Souvent, on préfère garder le silence par crainte des conséquences : que va-t-on devenir si j'en parle aux autres ? Est-ce que je vais être séparé de ma famille ? Est-ce qu'on va m'en vouloir et essayer de se venger ? Tu es tiraillé entre ton envie de loyauté et ton désir de protection. Et face à cette impuissance, tu te sens bien seul et tu ne sais plus trop quoi faire.

Tu n'es pas responsable !

Mon parent est alcoolique

Déjà, si ça peut te rassurer, sache que ces sentiments sont tout à fait normaux, tu n'as pas à culpabiliser. L'alcoolisme est une maladie, et il est important que tu comprennes que tu n'en es pas responsable.

Ce n'est pas de ta faute si ton parent boit trop, même si son attitude ou ses paroles peuvent parfois te donner l'impression contraire. Ensuite, garde en tête que ce n'est pas à toi de prendre les choses en main, et qu’il est tout fait logique que tu te sentes désemparé face à la situation. C'est à ton parent de prendre conscience de sa maladie, de l'accepter, et de décider de demander de l'aide. Tu ne peux pas le faire à sa place.

Plus que tout, il est important que tu continues à vivre ta vie, à pratiquer tes loisirs préférés, à voir tes amis, à sortir... Bref, à ne pas laisser la maladie de ton papa (ou de ta maman) dicter ton existence. Cela ne veut pas dire que tu dois t'en désintéresser complètement, mais tu dois éviter d'inverser les rôles : c'est toi l'enfant, pas le parent, et ce n'est pas à toi de gérer la situation. En revanche, tu peux faire avancer les choses en brisant le silence, pour éviter que le sujet ne devienne tabou. N'hésite pas à essayer d'en parler avec lui (ou avec elle), à lui faire part de ta souffrance et à l'inviter à demander de l'aide. Il existe de nombreuses organisations qui peuvent lui apporter le soutien dont il (ou elle) a besoin, et l'aider à s'en sortir, comme les Alcooliques anonymes. Et si la situation dégénère, n'hésite pas à contacter la police. Parfois, cela peut suffire à déclencher un électrochoc chez un alcoolique, lui permettre de prendre conscience des dégâts qu’il cause et l'amener à se remettre en question.

Ne reste pas seul avec tes inquiétudes

Mon parent est alcoolique

Cherche autour de toi une personne à qui tu peux te confier en toute simplicité, et parle-lui de ce que tu as sur le cœur. Il peut s'agir de ton autre parent, d'un ami ou d'une amie, d'une adulte de la famille dont tu te sens proche, ou même d'un professeur avec qui tu es à l'aise pour en parler.

Notre équipe ( NOUS CONTACTER) est à l’écoute, et on te répondra dans les plus brefs délais, pour te rassurer ou te conseiller. Ça te permettra de vider ton sac. Quelle que soit la situation, n'oublie jamais : c'est toujours mieux d'en parler plutôt que de ruminer seul dans son coin.

Quelques vidéos qui peuvent t'aider

L'alcoolisme : Questions/Réponses.

1. Qu’est-ce que l'alcoolisme ?

« Pourquoi elle dit qu'elle a pas bu, ma mère,
alors que tout monde sait que c'est pas vrai ! »
(Marine, 14 ans)

 

L’alcoolisme est l'incapacité de s'arrêter de boire de l'alcool.

L'alcoolisme n’est lié ni à la quantité, ni au type de boissons alcoolisées consommées, ni à l'état d’ivresse de la personne; il est lié à la capacité ou non qu'a la personne de s'arrêter de boire.

Bien qu'elle en souffre ou en fait souffrir les autres, une personne alcoolique ne peut s'empêcher de boire de l'alcool. 

La personne alcoolique est ainsi dépendante* de l'alcool.

Il peut paraître étonnant que la persone alcoolique :

  • continue de boire malgré les problèmes engendrés par ses consommations (conflits avec son entourage familial, professionnel, problèmes de santé, problèmes financiers, etc.)
  • boive souvent en cachette
  • puisse ne pas être ivre
  • ne reconnaisse pas son problème de dépendance (déni*)
  • accepte difficilement les soins et l’aide
  • pense pouvoir s’en sortir seule
  • doive « toucher le fond » pour envisager d’arrêter.

2. Qu’est-ce que la dépendance ?

« Pourquoi quand il commence à boire,
on ne sait pas quand ça va s’arrêter. »
(Seb, 13 ans)

 

 

Après une période d'alcoolisation régulière, la personne ne peut plus se passer du produit, elle en est dépendante. Le corps s'est habitué à fonctionner avec une certaine quantité d'alcool qui lui est devenue indispensable. L'accoutumance* à l'alcool nécessite d'augmenter les doses pour obtenir les mêmes effets . En cas d'arrêt ou de consommation insuffisante, des symptômes apparaissent. C’est à l'apparition de ces symptômes que se repère l'état de dépendance. On parlera alors de signes de sevrage* ou de manque*.

Sans un traitement adéquat, le syndrome de sevrage peut provoquer une crise d'épilepsie, voire, dans les situations les plus graves, un delirium tremens* exigeant une intervention médicale urgente.

Au niveau psychologique, la privation d'alcool chez une personne dépendante entraîne un état d'anxiété, d'angoisse, de nervosité, d'irritabilité, d'agressivité, etc.

Ce phénomène de dépendance rend compte de l’impossibilité de s’arrêter de boire malgré la volonté présente chez les personnes alcooliques. Elle met en évidence la nécessité d'un accompagnement médical et psychologique.

3. Quels sont les effets de l’alcoolisme ?

« Je comprends rien, il n’est pas
saoul mais il est bizarre ! »
(Maud, 13 ans)

 

Les effets de l'alcool sont variables. L’alcool peut être euphorisant, désinhibant, excitant, calmant, enlever la timidité, le stress, l’angoisse mais aussi rendre dépressif, agressif ou violent. Il peut donner un sentiment de toute-puissance. Toute consommation excessive et régulière d'alcool conduit à des comportements inadéquats.

Progressivement, le rapport à la réalité se modifie. La vie de la personne alcoolique s'organise de plus en plus autour de l'alcool devenu indispensable : chercher l'alcool, le consommer, le cacher,... sont prioritaires au détriment des activités sociales, familiales, professionnelles ou de loisirs. 

4. Est-ce une maladie ?

« Mon père dit qu’il est malade,
il suffirait pourtant qu’il arrête de boire. »
(Max, 15 ans).

« Tout le monde lui dit qu’il n’a qu’à arrêter,
mais je vois bien que c’est plus compliqué
que cela, je crois qu’il est malade. »
(Maureen, 16 ans).

 

Sous différents aspects,  l'alcoolisme est « comme une maladie ».

Il se traite mais ne se guérit qu'exceptionnellement. En effet, la seule possibilité de sortir de l'alcoolisme semble être l'abstinence* totale (régime sans alcool).

Les médicaments peuvent aider. Ils peuvent diminuer l'envie de boire, agir sur le mal-être, sur la dépression qui accompagne souvent l'alcoolisme, ou agir sur d'autres troubles , comme l'anxiété, les insomnies... Mais ils ne suffisent pas.

Le traitement de l'alcoolisme nécessite impérativement un accompagnement médical mais aussi un soutien psychologique. Le plus souvent un sevrage* en milieu hospitalier sera proposé au patient afin d'associer un traitement médical (pour atténuer les symptômes dus à l'arrêt d'alcool) et soutien par une équipe spécialisée.  (Cf. qu'est-ce que la dépendance ?)

5. En guérit-on ?

« Ma mère dit qu’elle peut arrêter de boire
quand elle veut, mais je ne la crois pas. »
(John, 13 ans)

« Papa a arrêté de boire depuis 6 mois.
J’ai peur de la fête du nouvel an : Il a dit
qu’il prendrait du champagne comme tout le monde. »
(Sandrine, 16 ans)

 

Très rares sont les personnes qui, ayant souffert d'alcoolisme, pourront reprendre une consommation modérée d'alcool. La seule possibilité de sortir de l'alcoolisme semble être l'abstinence totale. Même après une longue période d’arrêt, le risque de redevenir dépendant reste présent. C’est comme si le cerveau avait gardé en mémoire le souvenir de l’alcool et qu’il reprenait les anciens mécanismes d’appel à boire. La rechute* peut arriver très vite. L’abstinence* est alors la seule solution.

Toutefois, cette abstinence n’est pas l'unique objectif : la guérison nécessite de trouver une autre solution que l’alcool pour « gérer » sa vie. Une thérapie peut notamment aider à répondre à certaines questions : Pourquoi la personne recourt-elle à l’alcool ?  Quelle fonction a-t-il pour elle ? ...

L’entourage de la personne alcoolique (conjoint, frères et soeurs, enfants devenus adultes...) est précieux par sa présence et son soutien. Il ne peut cependant ni guérir, ni soigner.

 

Arrêter de boire prend du temps: les rechutes font souvent partie du parcours.

6. Quelles sont les conséquences de l’alcoolisme ?

« Il dit qu’il a toujours beaucoup bu et
que cela n’a aucun effet sur lui. »
(Adrien, 13 ans)

« J’entends tout de suite à sa voix quand elle a bu
et elle ne s’en rend même pas compte. »
(Anne-Laure, 12 ans)

 

L’alcoolisme a des conséquences physiques, psychologiques et sociales qui varient d’une personne à l’autre.

Ces conséquences touchent également la famille confrontée aux divers troubles du comportement de la personne alcoolique. L'entourage est démuni face à cette problématique souvent déniée* par la personne elle-même.

Outre les symptômes liés à l'ivresse (pertes d’équilibre, élocution peu claire, tremblements,…), la consommation régulière d'alcool entraîne des problèmes physiques, provoque des atteintes organiques (foie, pancréas, cerveau,…) et neurologiques (troubles de la mémoire et de l'attention). A la longue, l'état de santé de la personne alcoolique se dégrade et ce, même si les symptômes ne se manifestent que tardivement, parfois trop tard pour être encore traités. Dans des cas extrêmes, l’alcoolisme entraîne la mort.

La personne alcoolique présente également des changements d’humeur : une irritabilité (se fâcher ou s’énerver très vite), un état dépressif (tout voir en noir, ne plus avoir envie de rien), de l’anxiété (peur non justifiée, inquiétude, panique), une labilité de l’humeur (passer du rire aux larmes), ...

7. À qui la faute ?

« Ma mère dit que nous sommes les clous
de son cercueil et que c’est pour cela qu’elle boit. »
(Jeanne, 11 ans)

«  Si j’avais pu l’aider, peut-être
qu’il s’en serait sorti. »
(Martin, 13 ans)

 

L’entourage se sent souvent fautif face à un proche qui boit. Mais le sentiment inverse est aussi fréquent. La personne qui boit est également considérée comme fautive par son entourage. Chacun accuse alors l'autre et le culpabilise. Face à une personne qui ne s'arrête pas de boire, la colère peut aussi prendre le dessus.

Au départ, la personne alcoolique accusée se défend en disant qu’elle ne boit pas ou si peu (déni*), que l’alcool lui fait du bien, que c’est de la faute des autres notamment des proches (sa femme, son mari, ses enfants, ses collègues,...), que c’est suite à un événement douloureux : chômage, deuil … Cet événement n’explique pas tout. (Cf. Pourquoi devient-on alcoolique ?

A qui la faute ? Cette question se pose de manière quasi inévitable. Elle n'aide néanmoins ni à comprendre ni à résoudre le problème. La personne souffrant d'alcoolisme n'est pas fautive, mais elle seule peut prendre la décision de se soigner. Personne ne peut le faire à sa place, et certainement pas ses enfants.

Mais il faut souvent du temps pour qu’elle puisse en prendre conscience. Et même à ce moment, la volonté ne suffit pas. (Cf. Est-ce une question de volonté ?

8. L’alcoolisme est-il héréditaire ?

« Mon père et mon grand-père étaient alcooliques,
est-ce que je vais le devenir ? »
(Johan, 12 ans)

« Ma mère dit que c’est dans les gènes et
que je vais le devenir comme elle, on n’y peut rien ! »
(Mathilde, 16 ans)

 

Quelle que soit l'hérédité, il est impossible d'évaluer le risque de devenir alcoolique. Certaines études scientifiques mettent en évidence la possibilité d'une transmission héréditaire de la sensibilité à l'alcool. Toutefois, en aucun cas cette sensibilité ne suffit à pré-déterminer un « devenir alcoolique ».

Chacun doit donc rester attentif au rapport qu'il entretient avec les boissons alcoolisées. Deux facteurs sont déterminants dans le devenir alcoolique :

 

  • la personne elle-même : son caractère, sa personnalité, ses ressources, ses faiblesses, …
  • l’environnement : l’influence du milieu familial, social, scolaire, professionnel, ..

9. Si quelqu'un est ivre, est-il pour autant alcoolique ?

« J’ai déjà vu des gens ivres dans la rue :
ils crient, ils chantent, ils titubent…mon père
n’est pas comme ça quand il boit. »
(Laura, 11 ans)

 

NON. L'ivresse désigne l'état, plus ou moins aigu, d'une personne qui a abusé d'alcool. Or, un abus d'alcool peut survenir ponctuellement et ne fait pas de quelqu'un un alcoolique : une « cuite » après une soirée bien arrosée avec des copains ne signifie pas qu'une personne souffre d'alcoolisme. Celui-ci suppose une consommation régulière (quotidienne) d'alcool associée à l'impossibilité de contrôler ses consommations, c'est  la dépendance*. L'ivresse ne doit néanmoins pas être banalisée. Ses effets sont parfois dangereux : accident de voiture, dispute, coma éthylique, ... Il faut  y être attentif.

A contrario, une personne alcoolique peut, pendant un temps, ne présenter aucun des symptômes de l'ivresse, même si son corps est sous l’effet de l’alcool. Cela s'explique par le phénomène d'accoutumance*, d'adaptation de l'organisme à l'alcool.

10. Peut-on en mourir ?

« Mon père dit que boire
c’est un suicide lent, parce que,
lui, il a le temps. Cela le fait toujours
rire. Moi, pas ! »
(Geoffroy, 14 ans)

 

Une personne alcoolique peut mourir de son alcoolisme si elle présente un coma éthylique* dû à une prise massive d’alcool ou un délirium tremens* dû à un sevrage* brutal. Dans ces deux situations, il faut conduire d’urgence la personne à l’hôpital.

De plus, une consommation excessive et répétée d’alcool atteint progressivement les organes vitaux : le foie, le cerveau, ...  ce qui, à terme, peut entraîner la mort.

Le risque de mortalité varie selon :

  • la résistance physique
  • le mode de consommation régulier ou excessif
  • les quantités et le degré d’alcool ingérés
  • la capacité de la personne à se faire aider

11. Pourquoi devient-on alcoolique ?

« Ma mère dit que c’est à cause
de mon père qu’elle boit ! »
(Sandrine, 12 ans)

«  Mon père boit depuis qu’il a
perdu son boulot. »
(Sébastien, 15 ans)

 

Certaines personnes présentent une fragilité psychologique ne leur permettant pas d'affronter les événements difficiles de la vie : une séparation, un problème professionnel, un conflit,... Ils cherchent alors un recours dans l'alcool qui, dans un premier temps, atténue leur détresse.
Il est complexe d’expliquer le pourquoi d’un tel comportement. Il ne s’agit pas tellement des événements de l’histoire de la personne mais plutôt de la façon dont elle les a traversés, ressentis,... Cela peut renvoyer aux tout premiers moments de la vie : 

  • Quelle place la personne a-t-elle eue dans sa famille ? Comment la vivait-elle ?
  • Quelle image a-t-elle pu avoir d’elle ? Quelle était l’image attendue ?
  • Comment a-t-elle été préparée à vivre les émotions, le manque, la frustration, les réussites… ?
  • Quels liens affectifs  a-t-elle pu nouer avec ses parents, ses frères et sœurs ?
  • Quelles ont été les personnes importantes, positives ou négatives ?


La personne alcoolique éprouve souvent des difficultés à parler d’elle, de ses émotions, et de ses sentiments ; elle supporte mal les frustrations. L’alcool peut lui donner l’illusion de pouvoir gérer son mal-être même si c'est à ses dépens.

12. Pourquoi l’alcool ?

« Pourquoi est-ce que mon père
s’est mis à boire,
il aurait pu trouver autre chose, non ? »
(Joël, 13 ans)

« Avant, ma mère prenait des médicaments,
maintenant elle a rajouté l’alcool, c’est pire ! »
(Christophe, 14 ans)

 

L’alcool, par son action chimique, a un effet sur le corps et le psychisme.

Il est recherché car il donne l'illusion de mieux gérer le stress, la timidité, l’angoisse, la peur ainsi que les émotions positives telles que la joie, le plaisir,…. Il lève également les inhibitions : l’alcoolique ne se sent plus retenu dans ce qu’il fait ou dit. C’est l’effet désinhibant de l’alcool qui donne une illusion de puissance.

L’alcool aide aussi à se calmer ou à dormir (même si pour certains, l'alcool a l'effet inverse, c'est un excitant). Il peut rendre joyeux dans un premier temps (euphorie), modifier la réalité en la présentant sous un jour meilleur, mais irréel. De plus, il est toujours disponible (on peut en acheter à toute heure du jour et de la nuit).

L’alcool peut donc être perçu, l'espace d'un moment, comme une solution à tout mais avec les conséquences désastreuses que nous connaissons.

13. Quand quelqu’un est-il alcoolique ?

« Dans le café où mon père va
tous les jours, il y en a beaucoup
qui boivent, mais ils ne sont pas
tous alcooliques. »
(Alain, 11 ans)

« Ma mère dit qu’elle ne
boit qu’un tout petit peu,
est-ce qu’elle est alcoolique ? »
(Julie, 11 ans)

 

L’alcoolisme ne dépend ni des quantités ou du degré d’alcool ingurgités, ni de la fréquence des consommations, … Par exemple, quelqu’un qui boit beaucoup lors d’une soirée et qui a un accident de voiture n’est pas nécessairement alcoolique.

Nous parlons d’alcoolisme lorsque quelqu’un ne sait plus se passer d’alcool (Cf. Qu'est-ce que la dépendance), qu’il doit en consommer toujours plus pour avoir les mêmes effets (accoutumance*). Cela vient progressivement et souvent ne se remarque pas avant un certain temps.

La personne alcoolique peut ne pas reconnaître son alcoolisme (déni*) et fonctionner en apparence normalement. Il est fréquent qu’elle consulte son médecin pour des problèmes telles que l’hypertension, l’insomnie, l’anxiété, la dépression, ... sans pour autant faire le lien avec ses consommations d’alcool. 

14. Pourquoi l’alcoolique ne veut-il pas se soigner ?

«  Mon père ne veut pas aller
chez le médecin, il dit qu’il sait
s’en sortir seul, mais cela va
de plus en plus mal ! »
(Adrien, 14 ans)

« Il est allé une fois chez les A.A.*,
et il a dit qu’ils étaient tous
malades et qu’il n’avait rien à faire là ! »
(Jérôme, 12 ans)

 

Pour se soigner, pour demander de l’aide, il faut d'abord reconnaître que l’on a un problème. Or, la non-reconnaissance du problème, le déni* de la consommation d'alcool, est fréquent chez la personne alcoolique.

Pourquoi ? Car le problème est d'abord une solution pour la personne alcoolique qui, grâce à l'alcool, évite d'être confrontée à son mal-être. Elle minimise alors inconsciemment son problème. Arrêter l'alcool signifie pour elle de lâcher « sa solution », ce qui suscite généralement plus d’anxiété et risque d’entraîner de nouvelles consommations. C’est un cercle vicieux. La personne alcoolique ressent souvent de la honte envers sa dépendance qu'elle vit telle une déchéance ; d'où sa tentative de cacher cette réalité traumatique tant aux autres qu’à elle-même. 

15. Est-ce une question de volonté ?

« On dit toujours que celui qui veut,
peut, c’est donc que mon père ne
veut pas s’il continue à boire ! »
(Cynthia, 17 ans)

« Ma mère dit qu’elle peut s’arrêter
quand elle veut, mon œil ! »
(Arnaud, 15 ans)

 

Quand une personne est alcoolique, elle ne sait plus se passer de l’alcool. Elle en est dépendante. Cette dépendance* est physique et psychologique et doit être traitée (Cf. Est-ce une maladie ?).

La personne alcoolique est donc partagée entre d’une part le désir de continuer à boire parce que c’est la seule solution qu’elle ait trouvée, et d’autre part l’envie de ne plus subir les conséquences négatives de l’alcool tant pour elle que pour son entourage.

La personne alcoolique est toujours responsable d’elle-même. Il n’y a qu’elle qui puisse décider de s’en sortir. C’est elle qui devra demander de l’aide.

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