sources : appel-arlon.net


Information sur certains aspects de la maladie alcoolique (source APPEL, Clinique Saint-Joseph ARLON)

  • Voici quelques textes écrits par des membres du groupe APPEL pour démystifier certains aspects de l'alcoolo-dépendance. 

Suis-je alcoolique ? La dépendance qu’est-ce que c’est ? 
Le déni.
Le déclic, quoi, quand, comment ?
La rechute - La ré-alcoolisation – Que faire ? 
Alcoolisme, Anxiété et Dépression.
La honte illustrée par « Le Petit Prince » de Saint-Exupéry 
La co-dépendance.

Les 4 portes de sortie de l'alcoolisme


Liens utiles :"Un Parent boit ? "

Ce site s’adresse aux enfants dont l’un des parents est ou a été dépendant à l’alcool. Ils trouveront ici des réponses aux questions qu'ils se posent, des réflexions pour comprendre ce qu'ils vivent et des pistes pour savoir comment réagir.


Sources : aide-alcool.be


Composer avec l'alcool :

Quantités :

Une consommation d'alcool responsable tient, entre autres, au nombre de verres standard d'alcool que vous pouvez boire sans nuire à votre santé.
Par ailleurs, les habitudes jouent aussi un rôle.
Qu'entend-on par verres standard ? :

Les verres standard

  • Au café ou au restaurant, un verre de bière, un verre de vin, un apéritif ou une liqueur contiennent environ la même quantité d'alcool, à savoir 10 g (= verre standard).
  • Cependant, certaines boissons, comme les bières spéciales, sont servies dans de plus grands verres. Par exemple, si vous buvez 3 verres de trappiste à 8 %, cela équivaut à en réalité 6 verres standard !
  • Le tableau ci-dessous fournit des exemples concrets à ce sujet :
    • verre ou canette de bière, 25 cl, 5 % = 1 verre standard
    • verre ou canette de bière, 33 cl, 5 % = 1,3 verre standard
    • verre ou canette de bière, demi-litre, 6,5 % = 2 verres standard
    • verre de bière spéciale, 33 cl, 6,5% = 1,7 verres standard
    • verre de bière spéciale, 33 cl, 8% = 2 verres standard
    • verre de bière spéciale, 33 cl, 10% = 2,5 verres standard
    • verre de vin, 10 cl, 12 % = 1 verre standard
    • bouteille de vin, 75 cl, 12 % = environ 7 verres standard
    • verre d'apéritif (sherry, porto...), 5 cl, 15 % = 1 verre standard
    • bouteille d'apéritif, 100 cl, 15 % = environ 12,5 verres standard
    • verre de spiritueux (genièvre, par ex.), 3,5 cl, 35 % = 1 verre standard
    • bouteille de spiritueux, 100 cl, 35 % = environ 28,5 verres standard
    • bouteille de spiritueux, 75 cl, 40% = environ 25 verres standard
    • bouteille de spiritueux, 100 cl, 40% = environ 33 verres standard
    • mélange de boissons (par ex., breezer), 27,5 cl, 5,6 % = 1,25 verre standard

Les hommes adultes :

  • 3 verres standard en moyenne par jour au maximum.
  • 15 verres au maximum par semaine.
  • Avec une abstinence de 1 à 2 jours par semaine. Pour que le corps ait le temps de récupérer et prenne de nouvelles habitudes.
  • Ne buvez jamais plus de 5 verres standard par occasion.

Femmes adultes :

  • 2 verres standard en moyenne par jour au maximum.
  • 10 verres au maximum par semaine.
  • Avec une abstinence de 1 à 2 jours par semaine.
  • Ne buvez jamais plus de 3 verres standard par occasion.
  • Ne buvez pas si vous êtes enceinte, si vous voulez le devenir ou si vous allaitez.

 

Les jeunes :

  • Il vaut mieux ne pas boire d'alcool ou en boire très peu avant vos 16 ans.
  • Les garçons de 16 ans ou plus ne doivent pas boire plus de 2 à 3 verres par occasion et leur consommation doit se limiter à 2 jours par semaine. On évite ainsi la formation d'une habitude hebdomadaire.
  • Les filles de 16 ans ou plus ne doivent pas boire plus de 1 à 2 verres par occasion et leur consommation doit se limiter à 2 jours par semaine. On évite ainsi également la formation d'une habitude hebdomadaire.

Les personnes plus âgées :

  • Les personnes plus âgées sont plus sensibles à l'alcool. Cela tient au processus de vieillissement, mais aussi au fonctionnement plus lent de leur foie et de leurs reins. C'est pourquoi, on a déterminé des limites de consommation plus basses chez les 60-65 ans.
    Les hommes : max. 2-3 verres par jour ; les femmes 1-2.
  • Il faut aussi faire extrêmement attention à ne pas associer alcool et médicaments. Certains médicaments peuvent, en effet, s'avérer beaucoup plus forts si l'on consomme de l'alcool, alors que d'autres seront au contraire beaucoup moins performants.

Boire beaucoup en une seule occasion ?

  • Boire 15 verres en une seule occasion, c'est tout autre chose que de boire 15 verres répartis sur 5 jours.
  • Boire plus de 6 verres en une seule occasion sur une courte période (2 heures), c'est ce que l'on appelle le «binge drinking» : cela peut avoir des conséquences physiques très dommageables . Cela augmente aussi souvent le risque de toutes sortes de comportements impulsifs.

Pour toutes les tranches d'âge :

  • Ne pas boire d'alcool si l'on veut ensuite travailler, étudier ou pratiquer une activité sportive.
  • Il faut de 1 à 1,5 heure pour assimiler physiquement un verre standard d'alcool, selon le poids et le sexe de la personne.
  • Et si vous avez quand même trop bu ? Alors, ne buvez pas pendant au moins deux jours d'affilée afin de pouvoir récupérer.
  • Au volant, votre alcoolémie dans le sang ne peut être supérieure à 0,5.
  • Une combinaison avec des médicaments ou d'autres drogues peut être dangereuse.

Habitudes de consommation

Une consommation responsable n'est pas seulement liée au nombre de verres standard d'alcool que vous pouvez boire sans danger, elle tient aussi à la façon dont vous buvez et à vos habitudes de consommation.

Les gens boivent de l'alcool parce qu'ils aiment ça et parce qu'ils en attendent des choses positives. En effet, l'alcool peut vous détendre, vous rendre plus confiant en vous-même, vous faire sentir plus décontracté ou «vous faire oublier vos soucis». Ce n'est pas un problème aussi longtemps que cela ne devient pas une habitude irrésistible. En d'autres termes, ne buvez pas de l'alcool parce qu'il le FAUT ou parce que vous pensez qu'il le faut.

Prendre de mauvaises habitudes peut venir, par exemple, du fait que vous buviez TOUT LE TEMPS :

  • > à des moments fixes (par exemple tous les jours après le travail),
  • > lorsque vous éprouvez certains sentiments (par exemple l'ennui ou la fatigue),
  • > lorsque vous avez certaines pensées (par exemple : «je dois boire pour profiter de l'instant»),
  • > dans certaines situations (par exemple lorsque vous rencontrez des amis chaque jour).

Vous risquez alors davantage de boire en quantités toujours plus importantes pour obtenir l'effet désiré. En effet, votre corps s'habitue aussi à l'alcool. Vous pouvez avoir besoin de toujours plus d'alcool, par exemple pour éprouver un sentiment de détente.

Vous pouvez éviter de prendre de mauvaises habitudes en 

  • > ne buvant pas d'alcool du tout pendant au moins 2 jours par semaine,
  • > ne buvant pas ou alors modérément quand vous vous sentez fatigué, tendu ou dépressif,
  • > étant aussi capable de vous détendre sans alcool,
  • > alternant régulièrement avec des boissons non alcoolisées quand vous avez envie de boire de l'alcool lors d'occasions > > > spéciales (par exemple à une fête).

Boire trop d'alcool peut effectivement avoir pour effet que vous :

  • > vous sentiez physiquement moins bien
  • > soyez plus fatigué
  • > deveniez plus irritable et plus tendu
  • > dormiez moins bien
  • > doutiez de vous-même et deveniez dépressif

Le triangle Personne-Produit-Contexte

Pourquoi boit-on de l'alcool ? Qu'est-ce qui nous pousse ou nous freine à boire une certaine quantitié d'alcool ? Il n'est pas toujours facile de répondre précisément à ces questions, mais on renvoie souvent à trois facteurs qui jouent un rôle et s'influencent mutuellement en se basant sur le triangle du Docteur Olivenstein. Il s'agit : de la personne, du produit et du contexte. 

Personne

Il est vraisemblable que certaines personnes aient une propension plus forte que d'autres à consommer de l'alcool ou d'autres drogues.

  • Certaines recherches donnent à penser que des facteurs héréditaires peuvent jouer un rôle dans la consommation d'alcool et le développement de problèmes liés à l'alcool. Les fils de pères dépendants de l'alcool seraient plus concernés que les filles à cet égard. Les études ne présentent toutefois pas toujours des résultats univoques, parce qu'il n'est pas toujours possible de déterminer avec précision la part de l'hérédité et celle des facteurs «environnementaux» (c'est-à-dire l'influence du «milieu» où vous avez été élevé). On n'a en tout cas découvert aucun «gène de l'alcoolisme» qui pourrait tout expliquer. Il s'agit probablement d'une conjonction de plusieurs facteurs.
  • Les traits de la personnalité peuvent également jouer un rôle. Si vous êtes souvent angoissé ou tendu et que vous avez du mal à surmonter ces sentiments, vous serez plus vulnérable à l'attrait de l'alcool ou d'autres drogues, que vous pourriez considérerer comme une «autothérapie» ou comme une échappatoire vous permettant d'oublier vos problèmes. Au fil du temps peut s'installer ainsi un «cercle vicieux» dans lequel la stratégie de résolution initiale devient en fin de compte elle-même un problème.
  • Un autre trait de la personnalité susceptible de jouer un rôle est votre impulsivité naturelle, qui vous pousse à toujours rechercher des stimulations. Les personnes souffrant de TDAH, par exemple, courent un risque plus important que les autres de problèmes de dépendance.
  • Outre les traits de la personnalité, les facteurs de stress jouent également un rôle. Si vous vivez de graves problèmes dans votre entourage ou traversez certaines difficultés liés à une phase de vie particulière (puberté et adolescence, «crise de la cinquantaine», mise à la retraite...), vous pourrez être davantage tenté d'abuser de l'alcool ou d'autres drogues.
  • L'alcool et les drogues auront également davantage de chances d'«occuper le terrain» si vous avez peu d'intérêts ou d'activités intéressantes.

Produit

 

L'alcool n'est pas une substance neutre. Il a certaines propriétés qui peuvent faciliter la dépendance. Ceci est valable également pour d'autres drogues, mais certaines créent plus d'accoutumance que d'autres, ou ont une influence plus importante que les autres.

  • La consommation fréquente d'alcool peut conduire au développement d'une «tolérance» ou à l'apparition de symptômes de sevrage.
    • On entend par tolérance le fait que vous devrez consommer de plus en plus de drogue pour continuer à obtenir le même effet. Si vous aviez besoin, au début, de 2 verres pour éprouver une sensation de détente, il vous faudra après un certain temps 4 verres ou plus pour vous sentir détendu.
    • Les symptômes de sevrage apparaissent lorsque l'organisme «demande» de l'alcool, parce qu'il a développé une tolérance à l'alcool.
  • Avec certaines drogues, la «tolérance» et les symptômes de sevrage apparaissent rapidement. Avec d'autres, l'évolution est beaucoup plus lente. La quantité que vous consommez joue bien entendu un rôle important, de même que, pour certaines drogues, la manière dont vous les consommez. Les addictions les plus fortes sont celles dues au tabac, à l'inhalation de crack (inhalation à travers une pipe à eau) et à la consommation d'héroïne. L'alcool occupe une position moyenne dans cette liste.
  • Par ailleurs, dans ses effets parfois imprévisibles, l'alcool peut également avoir un rôle «protecteur». Si la «gueule de bois» du lendemain vous gêne beaucoup, vous pouvez la mettre à profit pour y aller plus prudemment avec l'alcool.

Contexte

Le milieu dans lequel vous avez grandi et vivez peut aussi jouer un rôle important.

 

  • Si vous grandissez dans une famille où on boit beaucoup, vous courez un plus grand risque de boire beaucoup vous-même. Vous pouvez prendre l'habitude de boire beaucoup sans même y prêter attention. Ceci n'est toutefois pas une donnée immuable. Certains boiront moins de leur propre chef, précisément parce qu'ils ont subi trop de désagréments de la consommation d'alcool des autres.
  • Si vous vivez, travaillez ou vous détendez dans un milieu où l'alcool est facilement disponible et est souvent consommé, vous augmentez le risque de vous mettre à boire trop également. Si le fait de boire beaucoup est très apprécié dans une culture de groupe donnée (parce que c'est «cool»), le risque augmente encore.
  • A l'inverse, la mentalité dominante dans votre entourage peut aussi avoir un effet «protecteur». Par exemple quand votre entourage n'apprécie pas du tout que vous buviez toute la journée ou conduisiez sous influence.
  • Votre situation sociale en soi joue également un rôle, indépendamment du fait que l'on y boive beaucoup ou pas. La présence ou l'absence de personnes qui se soucient de vous, une enfance passée dans un environnement stressant, l'existence ou non de possibilités de détente et les chances de trouver du travail peuvent avoir une influence sur la consommation d'alcool et de drogues.

Association de facteurs

Les facteurs dont il vient d'être question ne sont pas indépendants les uns des autres, ils interagissent l'un avec l'autre. Bien évidemment, il est impossible de prévoir avec exactitude si quelqu'un aura des problèmes liés à l'alcool. La présence simultanée des facteurs ci-dessus peut toutefois donner une indication sur l'importance du risque pour une personne donnée.

Si, par exemple, vous êtes de nature nerveuse, que vous vous tracassez facilement, que l'on buvait beaucoup chez vous, que vous avez des conflits avec votre entourage et que les problèmes liés à l'alcool sont fréquents dans votre famille, vous êtes exposé à un risque plus important.

Maîtriser sa consommation

conseils pour maîtriser sa consommation

Vous voulez boire ou continuer à boire de l'alcool pour le plaisir, mais en réduisant votre consommation ? Quelques astuces :

  • Buvez de l'eau si vous avez soif. L'alcool ne permet pas de calmer la soif. C'est même le contraire.
  • Avant de boire de l'alcool, mangez quelque chose si vous avez faim.
  • Buvez de préférence dans un verre et non à la bouteille. En effet, vous boirez probablement plus à la bouteille. Car vous en verrez moins vite le fond... 
  • Si vous buvez, alternez avec des boissons non alcoolisées.
  • Donnez-vous un maximum de verres à ne pas dépasser. Ou bien, fixez-vous une heure à laquelle vous arrêterez de boire.
  • Ne mélangez pas plusieurs sortes de boissons alcoolisées.
  • Ne buvez pas systématiquement de l'alcool si vous êtes fatigué, stressé ou préoccupé. 
  • Lors d'une sortie au restaurant, commandez aussi de l'eau si vous aimez bien accompagner votre plat d'un verre de vin.
  • Vous voulez réduire votre consommation d'alcool ? Changez également vos habitudes liées à cette consommation.
  • Si vous buvez toujours un verre après le travail, ajoutez à cela une autre habitude plaisante au moins deux jours par semaine. Par exemple, vous pouvez vous accorder un plaisir culinaire, faire une promenade, prendre une bonne douche, etc.
    Demandez-vous ce que vous feriez s'il n'y avait pas d'alcool vendu près de chez vous ?
  • Si vous buvez principalement à domicile, ne faites plus de grande réserve d'alcool et/ou faites en sorte de ne pas en avoir du tout chez vous à intervalles réguliers.
  • Notez votre consommation. Tenez un journal de bord de votre consommation journalière sur plusieurs semaines. En effet, il est plus difficile de nier sa consommation quand celle-ci apparaît «noir sur blanc».
  • Si vous avez du mal à dire non, par exemple dans un café, anticipez ce que vous ferez si la situation se présente. Vous pouvez éventuellement penser à une raison claire pour vous justifier.

En société :

  • Ne forcez pas quelqu'un à boire si cette personne n'en a pas envie.
  • Prévoyez toujours un stock de boissons non alcoolisées lors d'une fête ou en cas de visite.
  • Prévenez-vous les uns les autres si vous voyez que la consommation (et surtout les effets de l'alcool) commencent à dépasser les limites. Si quelqu'un se met à «exagérer», ne l'encouragez pas à boire davantage.
  • Si vous sortez à plusieurs, mettez-vous d'accord auparavant sur celui ou celle qui restera sobre et ramènera les autres en voiture. Ou organisez un retour en taxi.
  • Prenez la peine d'essayer des cocktails sans alcool.

Alcool et Convivialité

Ancrage sociétal de l'alcool-convivialité

En Belgique, les occasions d’associer alcool et convivialité sont nombreuses. Que ce soit autour d’un événement familial, à la buvette du club ou en soirées, la plupart des personnes qui consomment recherchent à créer une ambiance sympathique. Il est vrai que l'alcool peut avoir des effets excitants, euphorisants, désinhibants et faciliter les contacts. Néanmoins il faut garder à l’esprit que ce n’est pas l’alcool qui crée l'ambiance, mais bien les personnes présentes.

Une observation intéressante fut menée à ce sujet à la Katholieke Universiteit Leuven (KUL) en mars 2012. Des étudiants ont organisé une fête où la bière était servie gratuitement. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que la bière gracieusement offerte toute la soirée était sans alcool et qu’ils participaient à une expérience menée par l’association pour les problèmes d’alcool et de drogue (Vereniging voor Alcohol en andere Drugproblemen – VAD) [1].

Thomas Devroe, du cercle étudiant Ekonomika de la KUL, témoigne : «Le plus marrant c’est que de nombreux étudiants ne se sont rendus compte de rien et ont réagi avec étonnement quand on leur a révélé qu’ils n’avaient bu que de la bière sans alcool » [1].

Dans notre société, notre culture, la présence de bière ou de vin est banalisée lors des repas, des soirées, des fêtes, etc. Plus encore la consommation sociale se teinte de conformisme : je bois pour signifier aux autres que je partage la convivialité, que « je suis dans le coup ». Au point où un refus de consommation peut être interprété comme un refus de convivialité.

Cette association alcool-convivialité devient plus délicate encore quand l‘alcool devient le centre de la fête et non plus une de ses composantes. Comme le soulignait Martin de Duve (directeur de Univers Santé) en 2013 : « On ne se dit plus ‘Je vais passer une bonne soirée et peut-être que je vais boire un peu trop’ ; mais plutôt ‘Je vais boire trop, donc je passerai une bonne soirée’ » [2].

 

 

Publicité, alcool et convivialité

Pour renforcer cette représentation conviviale de l’alcool, les publicitaires font preuve d’imagination. Parmi les nombreuses techniques éprouvées, le sponsoring d’événements estudiantins et populaires est une façon d’associer plus étroitement encore la boisson aux festivités. Exemple récent : les « Apéros Urbains » à Bruxelles : un moment après le boulot en été pour aller boire un verre « en famille », associé ici à des jeux pour enfants, là à des animations musicales… Sous prétexte de se détendre, de se lier avec d’autres, de sortir les enfants, tout est invitation à boire [2].

Régulièrement, les publicitaires lancent également des campagnes très ciblées. En janvier 2016, de nombreux étudiants de Louvain-la-Neuve ont ainsi reçu une "carte de vœux" d'un célèbre brasseur. "Notre première bonne résolution est d’offrir plus de tournées", explique la carte. Elle est accompagnée d’un bon qui donne droit à 6 bières gratuites. Pour Antoine Grégoire, coprésident de l’assemblée générale des étudiants de Louvain-la-Neuve, " les gros alcooliers mènent des campagnes de plus en plus intrusives, de plus en plus agressives, en dépensant énormément de moyens pour essayer de fidéliser les étudiants à la consommation d’alcool" [3].

 

Pour que la soirée reste un plaisir

Si les effets de l’alcool (détente, euphorie, désinhibition …) peuvent faciliter les contacts et une atmosphère conviviale, ils peuvent tout aussi facilement « plomber l’ambiance ».   

En effet il n’est pas rare qu’une personne ivre parte dans une complainte interminable, sans se soucier de savoir si cela vous intéresse ; ou se vante, "résolvant" au passage tous les problèmes du monde ; ou devienne irritable, voire agressive ; ou encore qu’elle raconte des blagues sans esprit comique, avec une surestimation de son propre talent "humoristique" ; voire qu’elle se montre indiscrète et manifeste d'autres attitudes importunes. Enfin, il arrive aussi qu’une personne ivre ait perdu tout contact avec la réalité et s'obstine à vouloir prendre le volant.

Vouloir se retrouver ensemble, dans une ambiance agréable, est bien légitime. Si l’alcool est une façon parmi d’autres de faciliter cette convivialité, il n’en comporte pas moins des risques. A chacun d’en mesurer les effets pour ne pas faire le « trouble fête » de la soirée

Pour en savoir plus sur la répercussion de l'alcool sur le plan social>>

Pour que votre sortie en soirée reste un plaisir, voici quelques conseils :

  • Dans la mesure où l’alcool déshydrate, alterner régulièrement la consommation avec des softs ou de l'eau
  • Penser à vous alimenter avant de sortir en soirée. En effet, l’estomac vide, les effets de l’alcool sont accélérés.
  • Etre prudent avec les « boosters », les boisons énergisantes et les drogues qui entraînent une dangereuse déshydratation de l’organisme. Cette consommation conjuguée à l’alcool, dans une salle bondée et à la danse bien rythmée, crée un risque de  surchauffe du corps. Aménager des moments de pause dans un espace aéré et boire régulièrement de l’eau aide à prévenir ce « coup de chaleur ». Pour en savoir plus sur le coup de chaleur      
  • Prévoir des moments de récupération après une soirée.   

Sur le site d’Univers Santé vous pouvez télécharger « l’effectomètre » (cliquez ici). Cet outil décrit les différents stades de consommation d’alcool, et propose quelques conseils bien utiles afin de permettre de poursuivre la fête jusqu’au bout de la nuit.

[1] Le soir on-line 22/03/2012  http://www.lesoir.be/71069/article/styles/air-du-temps/2012-08-28/l%E2%80%99effet-placebo-d%E2%80%99une-f%C3%AAte-sans-alcool.

[2] Christine Steinbach- Article paru dans la revue Contrastes de Équipes Populaires, « Alcool et jeunes : opération séduction », numéro 157 de juillet-août 2013.

[3] http://www.rtl.be/info/belgique/societe/cette-pub-pour-jupiler-fait-polemique-des-campagnes-de-plus-en-plus-intrusives-et-agressives--784649.aspx.